Bernard Faucheur vivait à l’Orbe dans un « service long séjour » de l’hôpital Charles-Foix d’Ivry-sur-Seine (APHP), où il écrivait, peignait, composait des chansons, paroles et musiques.
Né en 1930, hospitalisé en 2009 à l’hôpital Charles Foix d’Ivry dans un « service de long séjour gériatrique », Bernard Faucheur peint, dessine, compose des chansons-paroles et musique- dans la chambre qu’il partage avec un autre « patient ». Dans un univers institutionnel où tout est nécessairement pondéré et contrôlé, et fort d’une irréductible inaptitude à la soumission et à la dépendance, Bernard Faucheur résiste. Il crie, tonitrue, vocifère les couleurs, les matières et les signes avec l’énergie et la délicatesse d’un homme puissant et fragile. Avec une jubilation jamais démentie, il ose donner formes, couleurs, mots et sons à ses rêves les plus libres. Il sait aussi être poète : « il y a du nucléaire dans son éclat de rire. »
Colin Cyvoct, peintre, critique d’art, en résidence d’artistes pendant de nombreuses années dans un hôpital gériatrique, a connu et soutenu Bernard Faucheur. Dans un entretien avec la rédaction de la revue éCRItique paru dans le N°13, Novembre 2011, Colin Cyvoct livre ses réflexions sur son expérience d’artiste en hôpital gériatrique : « Chercher du sens quand tout devient absurde ».